mardi 24 janvier 2017

MENSWEAR Daydreamer

MENSWEAR
Nuisance

Label : Laurel
Année : 1995
A1 125 West 3rd Street
A2 I'll Manage Somehow
A3 Sleeping In
A4 Little Miss Pinpoint Eyes
A5 Daydreamer
A6 Hollywood Girl
B1 Being Brave
B2 Around You Again
B3 The One
B4 Stardust
B5 Piece Of Me
B6 Stardust (Reprise)

Genre : (So) brit'pop
9° morceau de L'Inventaire 45 : Daydreamer

Déjà évoquée ici, la période qui va de 1989 à 1996-97 fut pour l'Angleterre un temps d'euphorie et d'abondance, entre la vague mancunienne, les "summers of love" successifs sous ecsta, les retours de glam (Suede), de songwriting intelligent et dansant (Pulp) et de vieilles rivalités typiquement anglo-anglaises (Blur/Oasis). Malgré le génie bruyant des Pixies ou de Nirvana, c'est bien sur l'île que se tenait l'essentiel de nos fantasmes musicaux, peuplés de géniales fulgurances pop, de saillies médiatiques pas toujours passionnantes et aussi de dizaines de groupes éphémères qui laissent ce goût d'inaccompli ou de gâchis, typique des amours de vacances.
Menswear est de ce ceux-là : encensés avant même d'avoir enregistré le moindre single, ils avaient le nom et la dégaine d'une revue de mode, semblaient plus préoccupés par la couleur de leur chemise et l'endroit où tomberait leur mèche rebelle que par la production d'un premier album dont on pouvait redouter le pire. 
Pourtant Nuisance, avec sa pochette qui laisse perplexe (un message de rébellion déguisé en pub de la Fnac et puis cette manière d'écrire son nom avec une arobase -Menswe@r- déjà démodée avant d'être publiée...), n'est pas l'album inodore et incolore qu'on redoutait. 
Johnny Dean connaît les limites de sa voix un peu ingrate et, si les garçons qui l'accompagnent ne font guère d'étincelles avec leurs instruments, Menswear a le sens du single et assume une tradition de l'écriture à l'anglaise qui sait placer les bons riffs aux bons endroits. Les deux premiers morceaux de l'album ont l'évidence des singles de Blur, en moins roublard, et le reste de l'album possède cette brillance qui fit cruellement défaut à Cast, Marion, Dodgy et une quinzaine de leurs autres contemporains. 
A ce titre, on retiendra The One, pièce de rock héroïque aux arrangements de cordes intelligemment piochés chez les Beatles, dont on peut se demander pourquoi elle n'est jamais sortie en single. Côté ballade, on délaissera volontiers le romantisme adolescent de Being Brave pour la véritable sensibilité écorchée de Piece of Me qui fait semblant de clore l'album avant la reprise inutile du lourdingue et stonien Stardust.  
Malgré des prestations scéniques très honorables, le groupe restera toujours au stade de la promesse et le deuxième album sortira, à notre insu, uniquement au Japon, signant la fin d'une histoire qui n'a jamais vraiment eu lieu.
 
Quant à Daydreamer choisi pour ce mix numéro 45, certes il ressemble un peu aux premiers titres de Wire (comme toute la discographie d'Elastica), mais son climat de paranoïa rampante reste efficace vingt ans après. Tout les oubliés de la promo de 95 ne peuvent pas en dire autant...

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