lundi 23 juillet 2012

Inventaire numéro 1

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Le premier rendez-vous de Cercles Parfaits : 33 minutes 37 de musiques enchaînées. Dans les jours qui viennent, ici-même, le détail des disques diffusés.

(Cliquez sur l'image pour lancer le mix)

KRAFTWERK Harmonika

KRAFTWERK
2

Label : Philips
Année :1972
Face 1 :
Klingklang (17:36) - Atem (2:57) 
Face 2 : 
Strom (3:52) - Spule 4 (5:20) - Wellenlänge (9:40) - Harmonika (3:17)
Genre : Acousticonirique

Diffusé dans l'inventaire numéro 1 : Harmonika

Aussi expérimentale que ludique, la musique de Kraftwerk est un excellent véhicule pour faire voyager son imagination. Ralf et Florian, comme Picasso avec les arts plastiques, s'emparent des objets (les instruments qui les intriguent) pour fabriquer des sons, des rythmes, des pièces inouïs. 

Le plot, rouge sur le premier album, vert sur celui-ci, sera encore présent quoique très réduit sur la pochette du troisième : Ralf & Florian. Il n'apparaîtra plus ensuite sur les albums de Kraftwerk. Depuis, un célèbre lecteur audio-vidéo, virtuel et gratuit, a repris le visuel, sans préciser s'il s'agissait d'un hommage...

MOSE ALLISON Parchman Farm

15'5 AND ALL THAT JAZZ
(A Prestige Sampler)
Label : Transatlantic Record
Année : 1968
Face A : Hey Lawdy Mama (Brother Jack McDuff) - St Louis Blues (Jaki Byard Trio) - Trouble In Mind (Jimmy Witherspoon) - G.W. (Eric Dolphy and Freddie Hubbard) - Little Rootie Tootle (Thelonius Monk) - Soft Lights And Sweet Music (John Coltrane)
Face B : Delaunay's Dilemma (Modern Jazz Quartet) - Blues For Yna Yna (Richard 'Groove' Holmes) - Parchman Farm (Mose Allison) - Freedom Dance (Oliver Nelson) - No Greater Love (Miles Davis)
Genre : All that jazz
Diffusé dans L'inventaire numéro 1 : Parchman Farm
Débutant comme pianiste de jazz avec les orchestres blancs de la West Coast (entre autres celui de Gerry Mulligan), Mose Allison deviendra vite chanteur, et persiste dans la discipline depuis 55 ans. Sa voix particulière, assez douce et haute, sans pour autant avoir les accents féminins d'un Chet Baker, se pose ici sur une boucle de piano au rythme irrésistible. On disait "ça swingue !", on dit aujourd'hui "ça groove !". Ou bien on se tait et on danse.
Parchman Farm se retrouve souvent au milieu de compilations. Ici, la chanson est en très bonne compagnie parmi les cadors du label Prestige, qui accueillait les artistes aux poches trouées. Prestige payait mal, mais vite : ils sont tous passés par là... A l'origine, Parchman Farm fait partie du 5ème et plus célèbre album du chanteur, intitulé simplement Mose Allison Sings.

 

THE VENTURES Caravan

THE VENTURES
U.S.A.

Label : Liberty
Année : 1963
Face A :
Caravan (2:47) - Memphis (2,26) - Wild night (2:16) - Greenfields (2:45) - Surf rider  (2:26) - Pipeline (2:17)
Face B :
Damaged goods (2:12)- Diamonds (2:12) - Windy and warm (2:23) - Orange fire (2:06) - Ten over (1:56) - The heavies (1:46)
Genre : Instrumental bullets

Diffusé dans L'Inventaire numéro 1 : Caravan

Des Shadows à Booker T. & The MG's, les années 60 virent proliférer les groupes instrumentaux. Rockabilly, Surf music, Rythm'n'blues, Garage, chacun adoptait son style et sortait des albums remplis de morceaux excédant rarement les 2,30 minutes, où quelques compositions côtoyaient les reprises de succès du moment. A cheval entre R'n'R et Surf Music, les Ventures firent partie des plus populaires et produisirent une quantité impressionnantes d'albums, à raison de 3 ou 4 par an durant la décennie 60/70. Peut-être parce que leur répertoire était plus varié et audacieux que celui de leurs concurrents, aussi à l'aise dans le swing, que dans les surfs endiablés ou les balades sentimentales, ils ont bénéficié d'une longévité qui déboucha sur un live au Japon en... 2003.

L'album U.S.A. semble n'être sorti qu'en France et, à ma connaissance, son contenu ne correspond à aucun des LP américains. C'est d'autant plus curieux que le répertoire est très inspiré et la production bien acérée. Il n'y a qu'à écouter cette version explosive du standard de Duke Ellington, Caravan, pour mesurer l'efficacité sans complexe de ce quatuor increvable. 

ALAN VEGA ALEX CHILTON BEN VAUGHN Candyman

ALAN VEGA - ALEX CHILTON - BEN VAUGH 
Cubist Blues

Label : Munster Records (sous licence Last Call Records)
Année : 1996
Face A : Fat City (8:30) - Fly Away (5:32) - Freedom (8:08)
Face B : Candyman (4:43) - Come on Lord (3:24) - Promised Land (4:43)
Face C : Lover of Love (5:04) - Sister (3:32) - Too Late (5:37)
Face D : Do Not Do Not (5:33) - Werewolf (3:50) - Dream Baby Revisited (2:19)
Genre : Cubist Blues
Diffusé dans L'inventaire numéro 1 : Candyman

Si sur le papier la réunion de ces trois "beautiful losers" tenait du fantasme de fan, les projets regroupant de fortes personnalités musicales ne sont pas des équations : les talents ne s’additionnent pas, parfois même, ils s'annulent... 
Mais pas là ! Enregistrés selon la légende en deux nuits, (en trois si l'on en croit les souvenirs de Ben Vaughn), les 12 morceaux qui composent cet album reflètent parfaitement les qualités et obsessions de ces trois parias du rock. C'est électrique et urbain, à tel point que le terme "underground", apposé un peu facilement à tout ce qui touche à ces lascars (un punk new-yorkais, une gloire déviante des sixties et un guitariste-producteur de l'ombre,) doit être pris ici au sens littéral. Cet album semble sorti tout droit des zones suburbaines, des souterrains et des égouts creusés dans les entrailles de la ville. Dans un monde idéal, les chansons qu'on entend dans les couloirs du métro devraient ressembler à ça...
Le double LP en vinyle est introuvable mais, pour son dixième anniversaire, l'album a été réédité en CD, additionné d'un concert enregistré en 1996 aux Transmusicales, qui reprend 9 morceaux parmi les 12 de la version studio.


MANU DIBANGO The Panther

MANU DIBANGO
Africadelic

Label : Ami Records
Année :1973
Face A : Soul Fiesta (2:10) - Africadelic (2:15) - The Panther (3:12) - African Battle (3:15) - Black Beauty (2:50) - African Carnaval (2:26)
Face B : Moving Waves (4:10) - Afro-Soul (2:42) - Oriental Sunset (1:43) - Monkey Beat (2:40) - Wa-Wa (3:00) - Percussion Storm (1:52)
Genre : Groovy Baby

Diffusé dans L'inventaire numéro 1 : The Panther

Moins politisé que Fela Kuti, Manu Dibango fut plus rapidement populaire en Europe mais il mit plus longtemps à être reconnu comme un des très grands de ce qu'on appelle depuis l'Afrobeat. Querelles de spécialistes, d'esthètes, qui n'auraient aucun intérêt si elles n'avaient pour conséquence un retour de bâton fracassant qui arrive peut-être un peu tard mais qui consacre enfin le saxophoniste camerounais comme un des rois du groove métissé.

Ce sixième album est une suite d'instrumentaux jazz funk, un mélange explosif d'électricité et de souffle dans lequel on peu piocher au hasard sans jamais se planter. Publié la même année sous deux pochettes (la seconde, reproduite ci-contre, chez les Belges de Fiesta Records , plus "exotique") le vinyle est moins difficile à trouver que d'autres pièces de Dibango (African Voodoo, sorti l'année d'avant, atteint des tarifs un peu surréalistes...) 


















SHOCKING BLUE Hot Sand

SHOCKING BLUE

Venus/Hot Sand (45t)

Label : Blue Elephant (ici Poplandia - Espagne)

Année : 1969

Genre : Pop hallucinogène

Diffusé dans L'inventaire numéro 1 : Hot Sand


Au verso du tube international, les quatre hollandais pondent un morceau qui n'aurait pas dépareillé parmi les meilleures pièces de la discographie du Jefferson Airplane. S'ils n'ont jamais rattrapé le succès de Venus, le groupe sortira tout de même une dizaine d'albums entre 1968 et 1974 et fera même un baroud d'honneur en 1980 avec Limitierte Auflage, LP devenu particulièrement difficile à trouver aujourd'hui.
Curieusement, selon les pays et les périodes,l'article "The" apparaît ou disparaît devant leur nom originel.


ARTHUR LYMAN Busy Port

ARTHUR LYMAN
Bahia
Label : HiFi Records (Fr : Barclay)
Année : 1959
Face A : Bahia (3:03) - Jungle Jalopy (2:40) - Legend Of The Rain (4:03) -Bamboo (2:53) - Return To Me (2:54) - Caribbean Nights (2:55)
Face B : Quiet Village (3:36) - Tropical (2:56) - Happy Voodoo (2:47) - Busy Port (2:45) - Beyond The Reef (2:25) - Maui Chimes (2:40)
Genre : Exotic
Diffusé dans L'inventaire numéro 1 : Busy Port

Après un accident qui coûta la vue à son père, Arthur Lyman va s'installer en famille à Honolulu. C'est là qu'il attrape le  virus de la musique, avec un marimba pour enfant qu'il utilise pour copier note à note les mélodies qu'il entend sur disques... 
Il deviendra un musicien d'une grande précision ainsi qu'un arrangeur subtil, spécialisé dans une sorte de "jazz exotique" qui fit fureur dans les années 50 et 60, et dont il partageait la maîtrise avec son ami et concurrent Martin Denny. Instrumentaux moelleux, sonorités cristallines et percussions chaloupées, une musique qui semble sortie tout droit d'une jungle de cinéma hollywoodien. Le son envoûtant des albums d'Arthur Lyman et de son groupe vient aussi de la qualité des enregistrements, réalisés au Kaiser Aluminium Dome, dans l'hôtel où ils se produisaient tous les soirs. L'acoustique exceptionnelle du lieu et le matériel de pointe utilisé pour capturer la performance, aboutissent à un univers sonore ample et chaleureux, sans équivalent actuel.

Pour ceux que cet univers musical intriguent, un site, certes rédigé en anglais, mais fichtrement intéressant :  Space Age Pop Music.

TIMI YURO Fever

TIMI YURO
What's a Matter baby
Label : Liberty Records
Année : 1963
Face A : What's A Matter Baby (2:44) - It's Too Soon To Know (3:01) - I Waited Too Long (2:07) – Fever (3:01) - Guess Who (2:53)- Hallelujah, I Love Him So (1:57)
Face B : If You Gotta Make A Fool Of Somebody (1:54) - For Your Love (2:54) - Should I Ever Love Again (2:14) - Only Love Me (3:32) - That's Right, Walk On By (2:15) - The Right Time (3:45)
Genre : The Voice
Diffusé dans L'inventaire numéro 1 : Fever

40 ans avant Amy Winehouse, elles n'étaient que quelques rares voix blanches à pouvoir rivaliser avec la puissance et la sensualité des chanteuses noires de l'époque.  La section "girls group" était accaparée par les Shangri-las, et la tonique Brenda Lee, surnommée Miss "Dynamite" depuis son 45t éponyme, se promenait dans les charts en alternant les rythm'n'blues endiablés avec les complaintes déchirantes (I'm sorry, The Crying Game). Complètement oubliée aujourd'hui, Timi Yuro a aussi enchainé quelques succès dans les années 60, adoptant un répertoire aux influences jazz, blues, rythm'n'blues et soul que sa voix rocailleuse et intense servait à merveille. On raconte qu'Elvis Prelsey avait une table spécialement réservée à Las Vegas dans la salle où elle se produisait. Elle tentera un retour dans les années 80, malheureusement compromis par un cancer de la gorge.

Si Fever s'est imposé dans ce premier mix, il n'y a absolument rien à jeter dans ce quatrième album de Timi Yuro, ne serait-ce que pour prendre toute la mesure de cette voix vraiment singulière qui fait occasionnellement saturer les micros, et va même jusqu'à se parer parfois d'une étrange virilité...
On se garde pour une prochaine session la découverte That's right, Walk on by, morceau introduit par une descente de violon qui ressemble étrangement à celle qui ouvre It's a Man's, Man's, Man's World que James Brown sortira... deux ans plus tard.


OLYMPIC RUNNERS Sproutin'out

OLYMPIC RUNNERS 
Put The Music Where Your Mouth Is 

Label : London Records 
Année : 1974 
Face A : Grab It (2:59) - Put The Music Where Your Mouth Is (2:48) - Sproutin' Out (3:48) - Mac B. Coolie (4:25) - Ev'ry One A Winner (3:14) 
Face B : Do It Over (2:28) - Let Your Fingers Do The Talkin' (2:56) - Just Once Is Enough (3:22) - Taco Toes (3:02) - Be My Main Squeeze (4:00) 
Genre : Groovy Baby 
Diffusé dans L'inventaire numéro 1 : Sproutin' out

Le genre de groupe qui n'a jamais marché en France... Olympic Runners aligne les instrumentaux disco-funk efficaces et sans fioriture au rythme de leurs jam sessions.  De 1973 à 1979, ils connurent le succès aux États-Unis puis en Angleterre d'où, contrairement à ce que leur son pourrait laisser croire,  ils étaient originaires. Au total, 8 albums dont 3 pour la seule année 1978. Leur dernier tour de piste sera la bande originale d'un film mettant en vedette la madame de la série Dynasty, Joan Collins, et portant le titre sans équivoque de Bitch.
Malgré sa pochette assez ratée (les instruments dessinés, placés sur la bouche d'une jeune femme, probablement pour suggérer l'éclat de sa dentition, ressemblent plutôt à un autocollant qu'un petit farceur aurait posé sur la pochette) tout est là dès le premier album. Hot to trot, sorti trois ans plus tard,  est censé être l'acmé de la carrière de Olympic Runners mais on pourra préférer ce début de carrière, ne serait-ce que parce qu'en 1974 le son disco n'a pas encore tout à fait absorbé l'aspect brut de leur funk instrumental.

SPARKS Fletcher Honorama

SPARKS 
1er album (Halfnelson) 

Label : Bearsville Records 
Année : 1971 
Face A : 
WONDER GIRL (2.15) - FA LA FA LEE (2.54) - ROGER (2.30) - HIGH C (3.03) - FLETCHER HONORAMA (4.01) - SIMPLE BALLET (4.01) 
Face B : 
SLOW BOAT (3.50) - BIOLOGY 2 (3.00) - SACCHARIN AND THE WAR (3.57) - BIG BANDS (4.15) - (NO MORE) MR. NICE GUYS (5.45) 
Genre : Pop étrange 

Diffusé dans L'inventaire numéro 1   Fletcher Honorama 

Pour les plus vieux (surtout s'ils sont anglais) Sparks est avant tout connu pour le hit This town ain't big enough for the both of us paru en 1974. Leurs petits frères les découvriront en 1981 avec le tube universel et synthétique, When I'm with you. Puis, en 1988, une troisième génération entendra parler des Sparks en France grâce à deux duos avec les Rita Mitsouko sur l'album Marc & Robert : Singing in the shower et Hip Kit. Depuis on n'entend plus trop parler d'eux par ici, bien que les deux frères Maël n'aient jamais arrêté de produire de la musique. Ils ont joué en 2008, à Londres,l'intégrale de leur discographie : 21 albums, à raison d'un par soir. Pour plus d'infos, ils ont aussi un joli site. Fletcher Honorama est issu de leur tout premier album, initialement paru sous l'identité de Halfnelson, nom à forte connotation sexuelle que le groupe ne gardera que quelques mois. Si, à l'époque, les frères Maël n'ont pas encore découvert leur jouet favori, le synthétiseur, ils proposent déjà une pop aux influences très riches et partant dans de multiples directions qui, de la comptine au effets baroques, pourraient les faire passer pour des cousins ironiques de leurs contemporains, Roxy Music.

Ramassé pour 20 centimes d'ans un vide-grenier, le disque est en fait un double, rassemblant les deux premiers albums, que le label sortira en 1975, alors que Sparks, signé chez Island, avait quitté l'Amérique pour l'Angleterre où le succès les attendait.

TERRY RILEY A Rainbow in curved air

TERRY RILEY
Poppy Nogood & the Phantom Band / A Rainbow in curverd air
Label : Columbia
Année : 1969
Face A :
A Rainbow in curved air
Face B :
Poppy Nogood & the Phantom Band
Genre :  Electro magnétique
Diffusé dans L'inventaire numéro 1 : A Rainbow in curved air (extrait)

Musique minimaliste, musique répétitive, superpositions sonores, expérimentations acoustico-électroniques, Terry Riley navigue quelque part dans cette zone instrumentale où les catégories sont forcément trop triviales pour définir une mixture très élaborée, mais évidente à l'oreille. Deux pièces composent cet album, une par face, chacune visant plus l'hypnose de l'auditeur que l'écoute savante. Ce n'est certainement pas un hasard si ce disque  influença pas mal de musiciens pop de son époque (le clavier de We won't get fooled again, des Who, semble avoir été découpé dans ce morceau) et ne fait pas son âge aujourd'hui.